Moins 155 mètres en dessous du niveau de la mer, le point le plus bas du continent africain. Paysages lunaires…
Nuit en bivouac.
Tribu des Afars :
Le désert Afar est composé de vastes étendues volcaniques. Sensations fortes garanties dans ce paysage lunaire hallucinant !
Les Afars (ou Danakils) occupaient traditionnellement la dépression du Denakil qui s'étend du nord de Djibouti à l'Ethiopie. Les afars sont des pasteurs nomades ou semi-nomades. Ils assuraient autrefois le transport caravanier en particulier le sel et les esclaves, pour le compte des marchands yéménites entre le plateau éthiopien et le golfe de Tadjourah, sur la mer Rouge. Aujourd’hui, la plupart se sont islamisés et continuent à élever les chèvres. Chez les Afars comme chez les Somalis, la tribu correspond à la première réalité qui structure la société. Chez les Afars, la tribu s'annonce après la cellule familiale (laquelle englobe parents, grands-parents, oncles paternels et maternels et leurs descendants), le premier organe qui détermine la place de l'individu dans la société.* *Le territoire afar est divisé en différentes régions.
Système économique:
Les pasteurs afars transhument avec les troupeaux d'un même clan, dans la vallée de l'Awash. En période faste, lorsque les pâturages sont abondants, les parcours respectent l'occupation d'origine des territoires. Par contre, lors des périodes de grande sécheresse, l'ensemble du pays afar est ouvert à tous ses membres sans distinction. Pendant ces saisons plus difficiles, les Afars accèdent parfois aux domaines occupés par les habitants des hautes terres. Les marchés des hauts plateaux sont l'occasion d'échanger du bétail, du beurre et des peux contre des céréales et des tissus.
Au retour de la transhumance, les Afars rentrent toujours à leur camp d'origine. Ces campements en pleine campagne comportent des tentes et des enclos pour les animaux. Ces tentes sont faites d'arceaux en bois et de nattes végétales et les enclos sont constitués de branchages d'épineux ou de murets de pierres. Les Afars conçoivent également des abris pour les veaux, les chevreaux et les agneaux tandis que les vaches et les dromadaires passent la nuit à l'extérieur, gardés par les bergers. Le lait et le beurre sont bien entendu à la base de l'alimentation afar. Seuls les animaux mâles sont égorgés lors des grandes occasions. Ces derniers pourront également être vendus ou échangés. Ils pourront aussi servir d’offrande à l’occasion d'une naissance ou d'un mariage. Ce sont les garçons de la famille qui héritent des troupeaux. Les bêtes femelles portent des noms bien particuliers; ses propriétaires connaissent leur généalogie et entretiennent parfois des relations très fortes avec leurs vaches ou leurs chamelles.
Les Afars vivant dans les petits villages sur la côte de la mer Rouge et dans le golfe d'Aden ou de Tadjoura sont plutôt sédentaires. Ils ont de petites embarcations - les boutres - avec lesquelles ils pêchent et collectent des perles.
Système Politique:
Les groupes, les clans, les, lignages, les familles et les familles conjugales sont dominés par des sultanats. Chaque clan se compose de tous les Afars descendant ou supposés descendre d'un même ancêtre. La société afar présente une structure patrilinéaire et égalitaire. Chacun se doit d’agir en vue du bien-être de la communauté. Le droit est le même pour tous, chefs ou simples membres. On ne recense aucune caste, à l'exception du clan des forgerons à la fois craint et protégé parce qu'ils travaillent le feu et fabriquent les armes.
Autrefois, les Afars étaient organisés par région (/rasu ou bâro/). Parmi les plus importantes, citons: les sultanats de l'Awsa, de Tadjoura, de Rahayra, Biru, Bori... Les sultans se succédaient héréditairement. Entourés de conseillers et souvent secondés par un vizir, ils jouaient un rôle politique et spirituel.
Il existait aussi de grandes chefferies gouvernées par des chefs traditionnels héréditaires ou des chefs spirituels. De nos jours, suite aux pressions exercées par les gouvernements, la plupart des sultanats ou grandes chefferies ont disparu ou n'ont plus qu'une valeur réduite ou même symbolique. Seul le sultanat de l'Awsa a conservé une force réelle (possession de troupeaux, prélèvement de taxes, garde armée).
Système Social :
Selon leurs traditions, les Afars parlent pendant des heures. Ils entretiennent de longues conversations qu’ils appellent /walala :/lors d’une rencontre/, /ils prennent le temps de s'informer sur les gens et les animaux selon un véritable rite où chacun prend la parole presque en chantant. Leur indépendance et leur attitude d’hommes libres marquèrent les habitants des hauts plateaux: lorsque des délégations afars venaient rencontrer l'empereur Ménélik et qu’on leur reprochait leur façon d’être, les Afars répondaient: "/Comme pour nous, il a fallu à l'empereur neuf mois avant de voir le jour/".
L’homme afar est chargé de garder les troupeaux de bovins et de dromadaires. Il a aussi la charge de la traite des chamelles mais rarement les vaches. Il construit l'enclos, abat les animaux et est responsable de la sécurité de sa famille, de son lignage et de son clan Lors des réunions, il participe aux décisions de son groupe. Au fur et à mesure qu'ils grandissent, les garçons se forment en aidant leur père : ils conduisent le bétail et le soignent, apprennent l'usage des plantes et s'initient au respect des coutumes afar.
La femme et ses filles s'occupent des tâches ménagères. C'est au contact de sa mère qu'une fille apprend ce qu’est être une femme afar. La femme est chargée de construire la tente avec l'aide de ses voisines. La tente afar, située dans un enclos, est faite de nattes végétales posées sur des arceaux de branches courbées. L'intérieur traditionnel comporte : un lit collectif, fait de bâtons et d'une natte rigide, un foyer est disposé entre trois pierres à l'autre extrémité, une petite étagère supporte les outres pour l'eau; d'autres fourches permettent d'entreposer les outres grains, les cordages et autres ustensiles. La tente est à la fois adaptée au mode de vie nomade, aux conditions climatiques et aux ressources du pays.
La femme tresse les paniers destinés à la traite, collecte le bois et l'eau et prépare les repas pour la famille. C’est elle aussi qui se doit d’éduquer ses jeunes enfants. Certaines femmes, dites /uletina/, sont des sortes de sage-femmes. Elle garde les troupeaux de chèvres et de moutons, ainsi que les vaches Les femmes ont la charge des agneaux et des chevreaux.. Seule la traite des chamelles lui est interdite. C'est elle, toutefois qui, pendant de longues heures, baratte le lait dans des outres de peaux. Bien que discrète, elle joue un rôle dynamique et essentiel dans la société. En effet, même si les femmes ne sont pas admises aux réunions, leurs remarques et leurs encouragements peuvent avoir une grande influence auprès des hommes.
Les Afars, vivant à l'état nomade, dans des conditions d'environnement très difficiles, forment une société solidement hiérarchisée et organisée de manière rigoureuse. Aujourd’hui, la société change et les Afars sont conscients de la nécessité de s’adapter à ces changements
Lac Assal :
« Les parois suintantes qui étranglaient le défilé s'écartèrent d'un seul coup. Le soleil déferla comme un flot aveuglant, le ciel fut vaste et dur comme un maléfice infini. Et, sous cet azur enflammé, dans un immense cirque de montagnes qui se pressaient sans terme ainsi que des vagues de plus en plus hautes et furieusement tordues par une invisible tempête, trois cercles parurent l'un dans l'autres enfermés. Le premier était d'argent étincelant. Le dernier était peint de ce bleu intense et profond que l'on voit aux eaux mortes.
- « Les cercles de l'enfer, murmura Philippe »
- « Assal, crièrent les caravaniers »
Joseph KESSEL in Fortune Carrée
Le lac Assal est endroit unique qui vous enchantera ! Les gammes de couleurs magnifiques varient au cours de la journée. Sous les reflets de soleil, se dessinent une mystérieuse alliance entre le blanc du sel, le noir de la lave, l'ocre de la terre, l'émeraude intense de la profondeur du lac et le bleu parfait du ciel. Cette région du globe est exceptionnelle tant d’un point de vue touristique que géologique. Le Lac Assal est en effet une curiosité naturelle d'une grande beauté. Il se situe dans un cadre de volcans et de laves noires, à 155 mètres au-dessous du niveau de la mer, bordé de banquises de sel et de gypse d'une éblouissante blancheur. Divers volcans s’élèvent non loin du lac. Le plus récent, l'Ardoukoba, date seulement de 1978. A quelques kilomètres se situe la vaste baie du Goubet-al-Kharab, ceinte de falaises verticales. Elle communique avec la mer par un passage étroit : c'est le fond du golfe de Tadjourah appelé aussi "gouffres des démons". La région du Lac Assal compte parmi les points les plus chauds de la planète avec des températures pouvant atteindre 50°. Selon certains géologues, à une époque révolue le lac communiquait avec le Goubet et la baie de Tadjourah. Aujourd’hui, il en est séparé par une zone volcanique de 7 kilomètres. Cependant, il continuerait à être alimenté en eau de mer par des fissures souterraines, ce qui compenserait l’importante évaporation que subit le lac. Situé à 155 mètres sous le niveau de la mer, cette dépression constitue le point le plus bas du continent africain et le troisième du monde après la Mer morte et le Lac Tibériade.